Création 2024
Pièce de danse pour 4 interprètes, durée : 1h
Direction artistique et chorégraphie : Yohan Vallée
Création et interprétation : Thalia Otmanetelba, Lucie Raimbault, Ingrid Tegyey, Victor Virnot
Création musicale et sonore : David Hess
Création costumes : Anna Carraud
Création lumière et régie générale : Virginie Galas
Scénographie : Léo Lévy-Lajeunesse
Diffusion : Matthieu Roger – La Belle Orange, Bureau d’accompagnement d’artistes
Production : Appel d’Air
Coproduction : CCN de Tours, direction Thomas Lebrun * L’étoile du nord, Scène Conventionnée d’intérêt national art et création pour la danse et les écritures contemporaines, Paris * CCN de Rillieux-la-Pape, direction Yuval PICK, dans le cadre du dispositif Accueil-Studio * Théâtre d’Orléans, scène nationale d’Orléans
Partenaires : Le Silo, Méreville * Louhenrie, Pouillé * La Pratique, Vatan * La Ruche en mouvement / Abbaye de Corbigny * KLAP, Maison pour la danse, Marseille * Oésia, Notre-Dame-d’Oé
Soutien : La Région Centre-Val de Loire au titre du Parcours de Production Solidaire 2023 et de l’aide à la création 2024. Projet soutenu par la Ville de Tours dans le cadre du dispositif d’aide à la création.
Avec l’aide de la Spedidam.
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Ici, un groupe attend. Au loin, on sent des marches, on devine un chant. Tout près, on entend un souffle, un cri, un rire. Autour, le temps n’existe plus. L’espace est multiple et pourrait très bien être un quai de gare, le fronton d’un hôpital ou l’entrée d’une maison.
Les êtres présents mettent la frénésie du monde sur pause. Alertes et puissants, ils attendent. Dans une société de l’instantané, de l’immédiateté aliénante, qu’est-ce qu’attendre aujourd’hui ? Quelle est la place de l’attente dans notre quotidien ? Comment s’immisce-t-elle dans notre rapport à l’autre, à nous-même ?
Dans Abwarten (littéralement l’attente de rien), les interprètes laissent surgir l’émulsion d’une communauté dans l’attente d’un évènement, d’un instant. Ou bien de rien. Dans une époque où il est devenu introuvable, ce temps suspendu permet aux interprètes de déceler en chacun.e ses plus grandes attentes, ses espoirs tus, ses désirs les plus chers. En partant d’une maison commune insufflée par le collectif, la pièce donne à voir chaque interprète s’employer à affirmer sa singularité dans l’entité, à chercher son objet d’attente et à l’exprimer pleinement. Il se dessine à la fois la tension d’un groupe qui avance, qui tend vers un ailleurs et les individualités qui, vibrantes, interfèrent et explorent leurs routes intimes.
L’attente comme observation. L’attente comme relation.
Cet ensemble, composé de femmes et d’hommes de 30 à 60 ans, figure la nécessité de rendre visible les corps dans leurs multiplicités, d’affirmer les fragilités qui deviennent des forces et ainsi se faire le reflet vertueux d’un monde démesurément impétueux. De mesurer dans leurs corps, quelles parties sont en veille, en attente d’une réponse, d’un questionnement ou bien d’une attention. Car dès qu’une attente surgit, une fin est esquissée, espérée, peut-être redoutée mais pleinement vécue. Il naît alors une vérité pure de l’instant, de la vie qui passe et de la rencontre avec l’autre. D’un évènement incertain mais nécessaire.
Abwarten représente une brigade plongée dans une double ambition :
effacer l’épilepsie moderne et atteindre une réalité dans laquelle chacun.e affectionne un temps excentrique et une altérité euphorique.
Il s’agira de regarder le silence.
Il s’agira de construire un après.
Il s’agira de chérir les choses particulières.
Il s’agira de faire attendre des corps qui ne sont pas attendus.