Être ici est une splendeur

Création 2026/2027
Pièce de danse pour 4 interprètes
Durée estimée 1h15

Un projet de Yohan Vallée
Créé et interprété par Anna Carraud, Vincent Dupuy, Johana Malédon, Yohan Vallée
Scénographie Léo Lévy-Lajeunesse
Création lumière Carine Gérard
Création musicale et sonore en cours
Création costumes en cours
Chargé de diffusion Matthieu Roger – La Belle Orange, Bureau d’accompagnement d’artistes

Production Appel d’Air
Partenaires/Accueil en résidence L’étoile du nord – Scène conventionnée d’intérêt national art et création pour la danse et les écritures contemporaines, Paris * Le Silo, Méreville * Théâtre de Suresnes Jean Vilar * La Clinique de La Chesnaie

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Quatre êtres mirifiques vaguent dans un espace où l’inanité règne au sol, tandis que l’air est habité par une mer d’objets qui donnent à voir le tumulte des pensées qui les traversent. Un souffle crie, un rire pleure, une larme brille. Iels tâtonnent, cherchent, se perdent, se retrouvent, regardent, trébuchent, se regardent.

Dans un monde où politiques et industries glorifient l’ultra performance, encourageant   l’artificiel au détriment du sensible, impactant notre perception du monde et notre relation à l’autre, quelle est la place de l’errance et du lâcher prise dans nos corps et nos esprits ? Quelle puissance salvatrice mais éphémère peut émaner de ces états ?
Ce quatuor explore des chemins invisibles où l’affranchissement des règles, les sensations vécues ou attendues, les émotions individuelles ou collectives, créent un terrain de jeu où les corps resplendissent dans cette quête incertaine et radieuse.  

Dans Être ici est une splendeur, tragicomédie, les interprètes glissent dans l’inconnu, avec joie et peine, dans ces interstices où la notion d’errance brille et libère. Iels font de ces marches sans but, de ces états de non-savoir, les boussoles chorégraphiques d’un langage physique lié à l’inconscient et à l’arbitraire, emprunt d’évocations de l’enfance où rien n’était encore trop sérieux. Renier l’efficace pour privilégier l’incertain et le vulnérable qui, précieux et sensibles, font éclore une gestuelle de l’intime, brève et incarnée, étrange et décalée.

La pièce donnera à voir des corps en déplacement permanent, trébuchants, tâtonnants, rayonnants dans l’acceptation de leur errance. L’écriture passera par l’observation de ces parcours, jusqu’à ce que, en des points imprévisibles, des danses communes apparaissent, nouées autour des gestes les plus élémentaires et les plus indispensables. Ainsi le mouvement des corps se fera aussi minutieux que faillible, aussi précis que grandiloquent. Il se traduira dans un premier temps par une trame chorégraphique répétitive et obsédante, à la manière d’un rituel, physique et entêtant qui, peu à peu, laissera place à des corps présents et à l’écoute afin de prendre soin de soi et de l’autre. Cette dépense d’énergie induira la perte de fluides tels que la sueur et les larmes, matériaux sensibles et visibles de nos errances éternelles qui se déposent et disparaissent, triviales et sublimes.

À la fois mélancolique et burlesque, Être ici est une splendeur, montrera l’éclat étincelant à accepter ses errances en traçant des chemins (im)perceptibles et à prendre soin, tous deux, sèves impérieuses de la place de l’individu dans une société saine et viable. 

Il suffira d’aimer.
Il suffira de (se) perdre pour devenir.
Il suffira d’écouter ses larmes et de broder ses pieds.